Pour entrer plus facilement dans le texte de l'évangile, il faut se replonger dans l'histoire de la Judée et de la Galilée avant la venue de Jésus. Au milieu de l'agitation qui troublait sans cesse le Moyen-Orient, beaucoup dans le peuple étaient dans l'attente.

Les évangiles ne sont pas le fruit de l'imagination. Ils relatent des faits qui se sont vraiment passés. Ces témoignages ont été mis par écrit par les évangélistes, sous l'inspiration du Saint-Esprit. Pour lire les évangiles, il faut donc, en plus de l'étude, demander au Saint-Esprit qu'il nous explique les Écritures.

Luc a composé un récit autour de la naissance de Jésus, en s'appuyant sur des faits authentiques, mais en mettant en parallèle l'histoire de Jean-Baptiste et celle de Jésus. Il met sur les lèvres de Marie un poème d'action de grâces de l'Église primitive, qu'on appellera le cantique de Marie, le Magnificat.

Après avoir souligné l'obéissance de Zacharie dans le nom donné à l'enfant et avoir repris un autre poème de l'Église primitive que l'on appellera le Benedictus, Luc s'attarde sur la naissance et l'enfance de Jésus, qu'il raconte avec bien des détails. Cet enfant de la crèche est bien le Sauveur attendu.

À travers Jean-Baptiste, c'est Dieu lui-même qui s'adresse au monde, appelant chacun à la repentance et à la conversion. Car Jésus arrive. On le croit fils de Joseph, mais il est le Fils de Dieu, venu du Père pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, pour délivrer, libérer et guérir. Sera-t-il accueilli ?

Deux thèmes traversent tout l'évangile de Luc, la Joie et la prière. Face à cette Bonne Nouvelle apportée par Jésus, une joie débordante touche tous les hommes. Cette joie vient aussi de cette nouvelle intimité avec Dieu, qui s'exprime dans une prière perpétuelle.

Jésus se choisit des disciples, avec qui il pourra partager plus profondément et qu'il chargera de mission. Car le salut proposé par Dieu doit être proclamé partout, ce salut qui libère au plus profond, en pardonnant les péchés et en faisant entrer ceux qui le veulent dans la communauté des sauvés.

Jésus commence à s'adresser aux marginaux en Israël et au monde païen. Il laisse entendre que l'accès au Royaume se fera désormais par la foi et non plus par l'appartenance à Israël selon la chair. Oui, Dieu est en train de visiter son peuple.

En 1993, la Commission Biblique Pontificale a signalé 12 manières de lire la Bible. Elle distingue 9 approches utiles, et 4 méthodes proprement dites. Dans ce chapitre, nous exposerons la méthode historico-critique, à partir de deux exemples.

Qui donc est cet homme ? Une série de 4 miracles étonnants oblige à se poser la question. Mais les miracles ne donnent pas la réponse. L'intelligence non plus d'ailleurs. La réponse ne peut venir que d'une révélation d'en haut. Et cette révélation ne peut être donnée que lorsque le cœur s'ouvre.

Désormais, Jésus fait route vers le Père. Mais après la gloire de la Transfiguration, le chemin prend une tournure étrange. Jésus a beau laisser entendre ses souffrances à venir et sa passion, personne ne veut le comprendre. Un Messie sur une croix, cela n'a pas de sens...

Comment faire pour entrer dans ce Royaume qui est si proche ? Il faut tout lâcher pour mettre Dieu à la première place, alors l'amour de Dieu nous conduira à nous faire proche de chacun. Non par des efforts, mais en recevant ce qui nous est donné.

On dit souvent le "Royaume de Dieu", on devrait dire le "Règne de Dieu", c'est-à-dire une autre façon de vivre, où Dieu régne dans tous les détails de la vie. Jésus vivait pleinement le règne de Dieu. Nous sommes appelés nous aussi à vivre ce règne de Dieu.

La prière du Notre Père est la remise totale dans les mains de Dieu, comme un enfant qui sait qu'il est aimé et qui attend tout de son père. Comme son Père, le disciple donne et pardonne. Il écoute et met en pratique. Il est en totale union avec son Père.

Le Royaume de Dieu arrive à grands pas, avec bien des surprises. Beaucoup de bien-pensants seront jetés dehors, tandis que des rejetés, des ignorés, des écrasés viendront de partout pour prendre place au festin du Royaume.

 "Un roi fit des noces pour son fils". Les invités se défilent. Le roi  fait chercher les boiteux et clochards de toute espèce. Il veut que la salle soit pleine. Mais pour entrer, il y a une condition, renoncer à TOUT. Parce que Dieu veut TOUT nous donner.

De belles paraboles pour montrer que l'initiative de l'amour vient de Dieu, et que son amour n'obéit pas aux lois de la logique. Le Père est fou de joie au retour du fils prodigue, mais il est tellement triste devant le fils aîné. Pourtant, il attendra, le temps qu'il faudra.

Parmi les méthodes, il y a l'analyse rhétorique, qui étudie la structure du texte voulue par l'auteur humain, pour en dégager le sens. On appliquera cette méthode au Notre Père de Matthieu, aux paraboles de la miséricorde, et à un passage de Marc.

Tout l'Ancien Testament nous parlait déjà de la miséricorde de Dieu. Pour Luc, Jésus est le visage même du Dieu de miséricorde. Sa vie et sa prédication en témoignent. Pour goûter à cette miséricorde, il faut accepter d'entrer par la porte étroite. Mais alors, quelle découverte !...

À ceux qui veulent bien le suivre, Jésus trace une ligne de conduite toute simple qui tient en quelques mots : méfiez-vous de l'argent, soyez fidèles, vivez en frères, restez petits. C'est un chemin très exigeant, mais tout est possible à celui qui croit.

Avec la montée de Jésus vers Jérusalem, c'est la route de chacun vers le Jour du Fils de l'Homme. L'important n'est plus tant d'être guéri que d'être sauvé, d'abandonner la vie nonchalante du monde, de choisir Dieu et d'être prêt pour la grande rencontre.

Une dernière fois, à Jéricho, avant de monter à Jérusalem, l'évangile reprend les mots de la première prédication à Nazareth : "aujourd'hui". C'est aujourdhui que la Bonne Nouvelle est proclamée, que le salut est proposé. Aujourd'hui, pas demain !

Jésus entre solennellement dans le Temple. C'est lui qui y règne désormais, dans le Temple de son Père. Dénonçant les fausses attitudes religieuses, Jésus met en avant cette femme discrète qui a tout donné. Dieu est-il le tout premier dans ma vie ?

La scène du calvaire est tout en contraste.  Jésus est le Roi, le Fils de Dieu, le Sauveur, mais il meurt... Et au pied de la croix, tous les groupes se divisent, les uns rejettent, les autres viennent à Jésus. Pourtant les lumières du sabbat commencent à briller...

"Voilà déjà trois jours". Les disciples d'Emmaüs s'en retournent, écrasés de souffrance et de silence. "Nous espérions..." Mais tout à coup un cri retentit : "Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts !" Merveille. Il est Vivant, Vivant, pour toujours.

Luc n'a pas pu inventer la parabole du Père et de ses deux fils. Ni l'épisode de Zachée. Ni le larron sur la croix... Jésus seul a pu parler ainsi de Dieu. Mais Luc veut faire naître en nous la soif de connaître toujours plus ce Dieu de miséricorde.

L'ensemble des 26 cours sur L'évangile de Luc.